Le Combat Chrétien : Hymnes de Ecclesia

C’est le Fr. Dominique Cerbelaud, o.p. qui traduit et présente cette partie de l’œuvre de saint Ephrem. Le même auteur a publié aux mêmes éditions les Hymnes sur le jeune, en 1997.
Est-il utile de rappeler que les œuvres de saint Ephrem sont encore en chantier et que les études sur sa pensée sont handicapées par la multiplicité des éditions partielles et l’existence de textes apocryphes ? À côté d’une version arménienne qui est assez fidèle à l’original, il existe un « Ephrem » grec qui est presque totalement inauthentique (voir l’article « Ephrem » dans le Dictionnaire de spiritualité), et un Ephrem « latin » plus proche de l’original.
Ici encore, il s’agit d’un recueil d’hymnes. On regrette un peu que D. Cerbelaud n’ait pas reproduit l’excellente introduction qu’il donna en 1997. On ne peut qu’engager les lecteurs à relire ces pages ou à les acquérir si elles leur ont échappé. Je me permets d’en citer quelques phrases pour mettre en appétit.
« Dès sa naissance, le christianisme araméen s’est exprimé sous forme poétique. » (p. 11.) « La littérature chrétienne syriaque […] s’inscrit dans le droit fil de la poésie sémitique et notamment des Psaumes. » (p. 12.)
L’œuvre ici présentée a pour titre Hymnes sur l’Église. Le traducteur nous avertit que cette titulature ne rend absolument pas compte du contenu du recueil, qu’il propose de nommer : Hymnes sur le combat spirituel.
Un ultime avertissement au lecteur : « Je traduis en français d’aujourd’hui pour des lecteurs français d’aujourd’hui, en m’efforçant de leur faire entendre le mieux possible la vigueur, la coloration, voire les chatoiements du texte originel. » (p. 16.) Ainsi averti, le lecteur se jette à l’eau. Peut-on résumer un livre de poèmes ? J’en suis tout à fait incapable pour ma part. Je puis seulement assurer que la lecture de ces textes produit à la fois intérêt et dépaysement.