Dieu à Paris
Le jour où il s’est decidé à accepter l’ordination comme lecteur et porteur de cierges de l’église, il savait qu’il déclencherait une tempête. Il s’est fait ordonner en connaissant les dangers qu’il encourait. Il n’a pas reculé. Au contraire. En se faisant ordonner lecteur et porteur de flambeaux, ce matin, dans l’église de Pometia, il avait le sentiment qu’il bravait le parti comme les martyrs bravaient les bêtes féroces, dans l’arène. Au moment où l’évêque lui coupait les trois mèches de cheveux en forme de croix, Anton Moldav sentit la lame des ciseaux. Elle était froide. Il a pensé au métal des glaives qui coupaient la tête des martyrs. Son pressentiment de l’avait pas trompé. Il n’était pas sorti de l’église que deux poli ciers en armes vinrent le chercher. Pour l’amener ici. Il est maintenant devant le général de police comme les martyrs d’autrefois. Il attend que le général Horodinka ordonne qu’on le jette au cachot. Il veut être digne. Comme les martyrs qui acceptaient, debout sans trembler, la sentence…
