De la patience
Collection: “Sources Chrétiennes” 310
Premier traité consacré par un auteur chrétien à une vertu, le « De patientia » a été composé vers 200. Considérée avant tout aujourd’hui comme un trait de caractère, la patience était, pour la pensée antique, qui ne dissociait pas morale et psychologie, une composante de la Vertu, c’est-à-dire du seul bien véritable que le Sage devait posséder. C’est dans cette perspective qu’il faut lire et comprendre le « De patentia » de Tertullien. On lira dans l’Introduction les raisons qui ont pu conduire le premier Père de l’Église d’Occident à arrêter son choix sur cette vertu en particulier, que ses prédécesseurs n’ignoraient certes pas, mais qu’ils ne considéraient pas non plus comme la vertu chrétienne par excellence : cela constitue la seconde nouveauté de l’ouvrage. Pour l’essentiel, le traité justifie et décrit une attitude proprement chrétienne qui ne renie pas pour autant les valeurs de la sagesse stoïcienne. À cet égard, le « De patentia » est sans doute l’ouvrage de Tertullien le plus révélateur de la rencontre de l’Antiquité païenne et de la religion « nouvelle » ; il opère ainsi la transition entre la tradition morale païenne et la spiritualité chrétienne naissante.